La hiérarchie expliquée et comment éviter les problèmes dans votre cheptel ?

Les secrets de la hiérarchie des cheptels de poules, poulets et poussins

Comprendre la hiérarchie sociale du cheptel ou du troupeau de poule est l’une des clés pour garder ou élever des poules heureuses et en bonne santé.
 
Nous avons tous entendu l’expression « la hiérarchie ». Dans notre esprit, nous voyons probablement des collègues et des collaborateurs soigneusement rangés par ordre de « mérite ». Du PDG au concierge, chacun à sa place dans la hiérarchie.
 
Le terme « ordre de picorage » a été inventé en 1921 par Thorleif Schjelderup-Ebbe pour décrire la hiérarchie de la dynamique du troupeau, et il est devenu populaire dans les années 1930.
 
Parfois, la hiérarchie peut rendre la vie extrêmement difficile aux poules et à ceux qui les élèvent ! Continuez à lire pour comprendre exactement ce qu’est la hiérarchie et comment vous pouvez mieux supporter, éviter et même mettre fin aux problèmes courants causés par la hiérarchie.

Qu’est-ce que la hiérarchie des priorités ?

 Alors, de quoi s’agit-il exactement, et comment cela vous concerne-t-il, vous et votre cheptel ? C’est un système par lequel les oiseaux organisent leur position sociale dans le groupe. Les oiseaux les mieux classés obtiennent la meilleure nourriture, la meilleure eau et les meilleurs perchoirs, tandis que les oiseaux les moins bien placés obtiennent les restes.

Cette méthode d’organisation place chaque membre du troupeau sur une échelle d’héritier. Au sommet de l’échelle se trouve le coq de tête (ou la poule s’il n’y a pas de coq). Cet ordre social complexe est conçu pour assurer une bonne cohésion entre les membres, une meilleure protection contre les prédateurs, repousser les plus faibles ce qui peut créer des tensions, et des petites querelles.

Ce type de coopération entre les membres du troupeau assure la survie du troupeau en donnant les meilleures chances aux oiseaux les plus aptes à survivre.

Cette façon de maintenir l’ordre social a bien répondu à leurs besoins pendant des millénaires. C’est un peu autoritaire selon nos normes, mais la hiérarchie de picage (becquetage) – dans laquelle chaque oiseau a un rang dans la hiérarchie descendante du troupeau – est la façon dont les poules, poussins et poulets se gouvernent. Ce mode de fonctionnement est également présent chez plusieurs espèces de mammifères.

Le bénéfice des quelques heures d’éclosion plus précoces permet au poussin aîné de prendre le dessus sur son cadet. Aussi surprenant, l’aîné conservera cette attitude de dominant, même si son cadet devient plus costaud, et inversement, le cadet garde son attitude de subordination. Une hiérarchie peut donc se constituer à partir d’expériences et d’effets presque psycho-sociaux.

« Les expériences montrent qu’un animal peut s’enhardir en raison de ses victoires passées ou se décourager en raison de ses défaites précédentes. Il existe chez nombre d’espèces un winner effect comme un loser effect, au point qu’on peut se demander si les animaux n’apprennent pas à être dominés ou dominants. »
 
La hiérarchie se manifeste, s’exprime entre autres par le picage. Les poulets les plus grands, les plus forts et les plus agressifs se frayent un chemin jusqu’au sommet du troupeau en soumettant les autres à l’aide de leurs becs pointus. D’abord, ils se pavanent, gonflent leurs plumes et crient, mais si cela ne suffit pas à leur faire comprendre, ils donnent des coups de bec. Cela peut devenir violent. Parfois le sang coule, parfois l’adversaire est tué.
 
Il s’agit d’une structure flexible, et au sein du troupeau, il existe généralement quatre types d’ordre social différents :

  • Poules contre Poules
  • Coq contre coq
  • Coqs contre poules
  • Poules contre poussins

 Dominants et dominés chez les animaux. Petite sociologie des hiérarchies animales, d’Alexis Rosenbaum, Odile Jacob, 184 pages, 22, 90 euros.

Un coq peut gravir les échelons s’il monte une campagne réussie contre son chef. Il devient alors le nouveau responsable des poules ! Et les coqs vaincus descendent l’échelle, tout comme les oiseaux faibles ou malades.
 
Les coqs qui se trouvent au bas de l’échelle, chantent moins souvent et s’accouplent rarement. Les poules ont leur propre échelle réservée aux filles. Les matriarches du troupeau se trouvent en haut de l’échelle, les oiseaux moins dominants en bas. Dans ce système, les poules les plus âgées, les plus fortes et les plus avisées sont au sommet.
 
Les jeunes poulettes qui arrivent justes au moment de pondre monteront rapidement dans l’échelle sociale.

Si une poulette ne respecte pas son tour, sa place, elle s’expose à des regards, des coups de bec et des arrachages de plumes de la part des poules les plus haut placées. En général, un regard ou un coup de bec rapide suffit à rappeler à la poule de rang inférieur qu’elle a dépassé la limite. https://youtu.be/ZYbmoSBr3S8
 
Les jeux sérieux de la hiérarchie commencent lorsque les poussins ont environ six semaines. Les poussins commencent à se précipiter les uns sur les autres, à se cogner la poitrine et à déployer leurs plumes. Ce sont toutes des méthodes utilisées pour intimider les compagnons à n’importe quel stade de la vie. Lorsqu’ils quittent la couveuse, ils ont déjà établi leur propre hiérarchie.

Les objectifs de l’ordre de picorage


La hiérarchie détermine l’ordre dans lequel les poules sont autorisées à accéder à la nourriture, à l’eau et aux zones de bain de poussière. Il détermine qui obtient les pondoirs les plus confortables et les meilleures places sur la barre de perchage. La bonne nouvelle, c’est que, du moins dans un troupeau de poulets nés et élevés ensemble, la hiérarchie est établie très tôt et les oiseaux vivent en relative harmonie, avec seulement quelques petites escarmouches de temps en temps pour renforcer la hiérarchie. Cependant, si vous tentez d’intégrer des poules une fois l’ordre établi, je vous dis bonne chance.
 
Le poulet ou la poule au sommet de la hiérarchie a un rôle particulier à jouer dans le troupeau. Elle a une lourde responsabilité. Vous remarquerez que ce sont souvent les plus grosses, les plus belles et celles qui ont la plus belle crête et plumage. Parce qu’elle est si forte et en bonne santé, il lui incombe de surveiller constamment les prédateurs et de mettre les autres en sécurité lorsqu’un faucon tourne autour d’elle ou qu’un étrange bruissement se fait entendre dans les buissons voisins.
 
On attend également de la poule supérieure qu’elle soit experte dans l’identification des sources de nourriture, comme un nid de vers savoureux sous un tronc d’arbre tombé ou un tas de déchets de cuisine que le fermier a laissé tomber sur le chemin du tas de compost. Bien que la poule dominante ait le droit de manger en premier, elle laisse généralement les autres se nourrir, tout en surveillant attentivement les prédateurs, et ne mange que lorsque tous les autres ont eu leur part. J’ai souvent remarqué que mes poules dominantes peuvent être très sages, patientes, et dotées d’une plus grande intelligence.

Problèmes liés à la hiérarchie ( Voir 4 causes sous onglets ci-bas)

Si la hiérarchie peut créer un sentiment d’harmonie au sein d’un troupeau, elle peut aussi créer un chaos absolu, les poules se battant entre elles pour leur position dans la hiérarchie.

Une attaque en règle de la hiérarchie est une chose violente et terrible à voir. Les oiseaux plus âgés peuvent s’acharner, faire couler le sang, causer des blessures graves, voire la mort. La hiérarchie n’a rien de doux. 

Comment éviter les problèmes de hiérarchie

La bonne nouvelle est que le gardien de poules peut faire beaucoup pour s’assurer que les anciens et les nouveaux membres du troupeau s’intègrent assez pacifiquement. Il est primordial d’atténuer ce stress. 

Tout d’abord, et c’est le plus important, chaque oiseau doit disposer d’un « espace personnel » suffisant.

Il n’y a des formules recommandées par les instances pour les besoins en espace du poulailler et de la volière, et on cite souvent 1 m 2 par oiseau (environ quatre pieds carrés) pour la surface au sol de la volière. S’ils sont confinés dans le poulailler 24/24, j’ajouterais certainement le plus d’espace possible, car l’ennui mène à l’espièglerie !

Si, en revanche, vos oiseaux sont confinés dans l’espace du poulailler, il y aura un problème durant l’hiver. Je fournis à mes filles 15-20 cm d’espace par poule pour se percher. Parfois, elles aiment s’entasser les unes sur les autres, et parfois, en été durant les chaleurs, elles se distancent. Comme vous pouvez le constater, c’est une question individuelle – certains oiseaux aiment l’espace, d’autres moins.

Il est difficile de prévoir des endroits où se « cacher » de la dominante dans une petite volière: alors que ceux qui gardent des poules dans de grands hangars ou fermettes peuvent y placer de vieilles boîtes, zones sombres et calmes afin que les poules stressées puissent s’y réfugier pour se placer à l’écart.  

Afin de calmer cette anxiété, il existe des formulations que l’on peut ajouter à l’eau de boisson afin de réduire le stress de nos poules. Ces produits à base d’huiles essentielles agissent comme un anxiolytique et les aide à passer à travers ces épisodes éprouvants

Des poules prennent un bain de sable ensemble. Remarquez la position stratégique de chaqe tête pour pouvoir se protéger d’un éventuel prédateur.

Poules bain de terres stratégique

Conclusion

La hiérarchie est un mal nécessaire pour que les oiseaux comprennent exactement la place de chacun dans leur propre hiérarchie.

Les oiseaux situés au sommet de la hiérarchie sont les premiers à avoir accès à la nourriture, à l’eau et aux lieux de perchage, tandis que les membres inférieurs de la hiérarchie se retrouvent avec les restes.

Parfois, la hiérarchie peut devenir un véritable problème, mais si vous suivez les étapes décrites ci-dessus, tout ira bien et l’harmonie sera au rendez-vous !

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Elise Dussault
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Ma nouvelle lecture de chevet! J’y apprend pleins de choses, moi qui a déjà mes poules depuis 1 an. Le livre est une mine d’informations! Tout parent de poules devrait se le procurer! Merci pour ce précieux ouvrage de référence. 🐓🐓🐓
Ariane Paquette
Ariane Paquette
J'ai suivi la formation en ligne (webinaire) offerte par Poules en ville parce que j'avais l'idée de me construire un poulailler urbain cet été. Je ne connaissais rien aux poules, ni en poulailler, et les informations que je trouvais en ligne étaient souvent contradictoires. Jusqu'à ce que je trouve le site de Poulesenville ! La formation offerte est complète (très) et Mme Arbour nous transmet son savoir d'une manière simple et compréhensible pour tous. Je vous la recommande fortement !
Myriam Guilbault
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