Écrit par BG et Louise Arbour, publié par Louise Arbour de Poules en Ville
Je suis un gars en affaires et dans les ventes. Ma femme travaille comme infirmière. Ma femme et moi, n’avons pas d’enfants, mais, l’idée d’avoir des poules dans notre cour trottait dans ma tête depuis fort longtemps. Nous adorons les animaux et je suis un amateur d’oiseaux et de photo. Je suis un passionné de la vie, j’aime aller au fond des choses.
Mon histoire de poules commence il y a quelques années lors de l’émission de Ricardo Le Fermier urbain, vers 2014 qui me donne le goût d’avoir des poules afin d’avoir des œufs frais. Quelques années passent et le 1er mai 2016, je décide de me lancer.
Après avoir lu deux ouvrages et suivi un petit cours dans la région de Laval sur l’élevage de poules, je découvre qu’il y a des centaines de races de poules ayant chacune leurs caractéristiques. Dans ma quête, on m’explique que deux options s’offrent à moi. La première est d’aller dans une coop agricole et allez chercher des poules rousses ou communes matures prêtes pour la ponte pour la modique somme de 15$ (poules vaccinées, vermifugées, etc.). La deuxième option est d’acheter des poussins et de les élever jusqu’à maturité. En feuilletant un livre sur les races de poules je me dis que tant qu’à me lancer dans cette aventure aussi bien avoir des belles poules!
Débute alors la recherche de poules de races et j’arrête rapidement mon choix sur la Chantecler Blanche et la Wyandotte Argentée qui sont deux races très bien adaptées au climat québécois, détails importants, car je désire les garder à l’année. Pour ce qui est du poulailler, je trouve un mini poulailler urbain pour 3 à 6 poules, et, ce sans savoir que ce poulailler de départ, ne correspondait pas du tout aux besoins de mes poules. J’ai donc, dû complètement le modifier, l’isoler, l’augmenter, le doubler, bref… si j’avais su, j’aurais fait autrement. Malheur à moi quant à toute ma recherche et le début de cette aventure, car on ne m’a pas expliqué clairement les tenants et aboutissants concernant les poules de races et les différences par rapport aux vaccins.
Je me joins à des groupes Facebook plus tard qui me révèlera des horreurs sur la santé des poules et les diverses maladies. Comme je faisais confiance et étant nouveau dans le domaine, je n’avais pas de recul ni de quoi me faire une tête sur les risques et les dangers qui se pointaient devant moi avec les choix naïfs que j’ai faits.
J’apprends rapidement dans ma recherche qu’à Montréal les poules sont illégales malgré qu’il y avait des projets pilotes dans deux arrondissements. Mais au diable les règlements, j’apprends que plusieurs citoyens sont illégaux dans plusieurs villes à travers la province. Il suffit de m’assurer que mon voisinage est d’accord. Surpris, mon voisinage est heureux de cette initiative. Go, je fonce.
Grâce à mes recherches sur internet, je trouve un ‘’ petit éleveur’’ de poules qui possède les 2 races de poules que je désire. Le 1er mai 2016, je pars donc chercher mes 11 poussins chez le producteur. Vous allez dire 11 poussins !!! Eh oui, sélection naturelle oblige, car j’aurai sans doute quelques coqs et pas juste des poules sur ce nombre… et des coqs en ville ce n’est pas une bonne idée et en plus ça ne pond pas ! Après réflexion je me dis : il me restera au minimum 3-4 poules pour pondre et je donnerai les coqs restants.
Après une semaine, l’un de mes poussins décède, puis un deuxième. Ma quête de réponse sur ces décès commencera après le quatrième décès trois semaines plus tard à l’hôpital vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Le troisième semble être décédé du E-Coli, mais avec le manque de chair sur l’oiseau, les tests ne sont pas concluants.
Après le quatrième mois, les autres jeunes poules commencent à décéder à intervalle d’un mois. À la fin octobre après 3 autres décès, j’apporte l’oiseau décédé à l’hôpital Vétérinaire de Saint-Hyacinthe et le verdict tombe, un résultat positif à la maladie de Marek. La fameuse maladie de Marek. J’ai conservé tous les rapports.
C’est environ à cette période que je rencontre Louise Arbour de Poules en Ville et que je m’inscris à sa formation à Terrebonne. Elle me fait comprendre que mes choix en matière de poules non vaccinées ont couru à notre grande peine et souffrance de voir toutes nos poules mourir l’une après l’autre et je vous épargne la tristesse et toute la charge mentale que cela nous a fait vivre à ma blonde et moi. Les frais pour en faire euthanasier une et de documenter et de les accompagner dans leur dernier souffle. Je remercie ces Vétérinaires de la clinique de Laval, vraiment fantastiques, Dr Maccolini et Dr Hébert, ils sont tellement bons en soin des poules urbaines.
Sur ce, je téléphone à Louise Arbour plusieurs fois afin d’avoir des conseils. Les poules tombent au combat du au Marek, une maladie contagieuse niveau 4…tellement contagieux, que si c’était transmissible aux humains, il faudrait se protéger comme si c’était l’Ebola, le SRAS, le COVID… c’est partout dans l’air! Excrété par la poussière des plumes.
Il faut comprendre que nos poules avaient tous des noms et étaient traitées comme des animaux de compagnie. La colère contre cet éleveur qui était au courant de la maladie dans son élevage m’a questionné sur l’éthique de celui-ci.
C’est quoi la maladie de Marek? Eh bien lisez ces liens, l’un en français et l’autre en anglais qui est plus complet, avant de continuer votre lecture, car vous aurez de la difficulté à suivre…Puis, y’a pas que le Marek dont il faut se méfier… voyez la liste sur le lien de Avia Québec…
https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Santeanimale/Reseauaviaire/Guide_vente_achat_volaille.pdf#search=marek
http://aviaquebec.ca/wp/education/producteurs/
http://www.backyardchickens.com/a/the-great-big-giant-mareks-disease-faq
http://aviaquebec.ca/wp/wp-content/uploads/Maladie-de-Marek.pdf
Comme vous avez lu, mon poulailler et mes poules restantes (1 en date du 10 avril 2017), sont porteurs de la maladie et mon sol de ma cour ainsi que mon poulailler sont contaminés pour les 5 à 7 prochaines années.
Après plus de 1300$ dépensé en soins vétérinaires et nourriture, sans compter le poulailler, je me retrouve dans une impasse, Il y a d’un côté, l’industrie de la poule pondeuse, le MAPAQ, l’Agence d’inspection des aliments et de l’autre: les petits producteurs et simples citoyens. Pas facile de s’y retrouver.
Vous désirez des poules vaccinées, vous n’avez qu’un seul choix, les poules »Rousses, noires, colombiennes, blanches, celles provenant des gros couvoirs, ou d’éleveurs qui peuvent vous garantir qu’ils travaillent avec un vétérinaire et on mis en place un protocole rigoureux de vaccination.
Mes belles poules rousses ISA en bonne santé!
Pour toutes les poules de race provenant de petits producteurs et bien bonne chance pour en trouver des vaccinées. Les petits éleveurs de poules de races pensent souvent à tort qu’ils n’ont pas accès aux vaccins. C’est faux. En travaillant de concert avec leur vétérinaire, ils peuvent mettre en place un protocole de vaccination et apprendre les méthodologies et la pratique. Ils commandent les vaccins du vétérinaire qui les commandent auprès de ses fournisseurs comme Tripple V par exemple. https://www.triple-v.ca/ .
Voyez l’exemple de Mme Anik Bertrand en Abitibi. Elle est tellement convaincue, qu’elle a créé un site avec toute l’information pour inciter tous les éleveurs à suivre son exemple. https://auniddepoule.com/.
Le MAPAQ n’offre pas de service ou suivi auprès des petits producteurs ou citoyens touchés par cette maladie. Nous sommes laissés à nous-mêmes. Le MAPAQ et plusieurs vétérinaires estiment que la majorité des petits élevages au Québec seraient porteurs de la maladie, ce qui n’est pas rassurant.
Savoir que des producteurs vendent des poules malades me désole comme les usines à chiots. Vive le Québec et les petits animaux ! Mon recours, l’Office de la Protection du Consommateur.
Mais après analyse, ce recours ne changera rien, du moins à mon niveau, je n’avais quand même que 9 poules et 2 coqs. Ma dernière poule est décédée à l’automne 2018. Au printemps 2017 j’ai donc décidé d’acquérir 3 poules pondeuses vaccinées cette fois-ci. Malgré cela, il est quand même possible que les nouvelles développent la maladie selon la souche qui était plutôt virulente. Bien sûr l’une d’entre elles a été foudroyée par la maladie en automne 2018. Plus de 2 ont survécu pour le moment. Il en reste une à ce jour. Avoir le Marek, dans sa cour, c’est ingérable en matière de biosécurité… pensez-y : tout le monde qui marche dans ma cour, apporte le virus avec lui partout il ira, et moi aussi, si j’oubliais de changer de chaussure et de vêtements.
Bien sûr, mon histoire en fera sourire quelques-uns, surtout les gros producteurs qui pour eux cette maladie peut être dévastatrice. À l’échelle mondiale, cette maladie représente des pertes considérables à l’industrie de la volaille chaque année. Les vaccins sont obligatoires dans l’industrie. Un changement de réglementations et d’aide de l’industrie pharmaceutique serait bienvenu étant donné la mouvance mondiale sur l’agriculture urbaine.
J’aimerais remercier chaleureusement les vétérinaires Dre Julie Hébert et Dr Édouard Maccolini pour leur professionnalisme, leur compassion et leur soutien.
Résumé d’un passionné de la vie !
Pour en savoir plus, renseignez-vous et suivez une bonne formation. Louise Arbour de www.poulesenville.com offre maintenant sa formation complète en ligne! C’est un must : https://formation.poulesenville.com/ et elle a publié un livre chez Ecosociété : Des poules dans ma cour.
Depuis l’automne 2020, un important projet pilote de vaccination mobile est en cours au Québec. Grâce à des vétérinaires engagés qui veulent innover et faire une différence dans le monde des poules urbaines et chez les éleveurs. Il s’agit de pouvoir offrir une clinique de vaccination mobile qui se rend chez les éleveurs de poules de races. Le vétérinaire assure un bon protocole de vaccination. De plus, ceux qui ont des petits cheptels de moins de 5 poussins pourront prendre rendez-vous pour les faire vacciner à la clinique. C’est une première au Québec. Il n’y a pas encore beaucoup d’offres de services et le MAPAQ et des comités de travail , dont Lousie Arbour de Poules en Ville participe, avec des intervenants du milieu s’affairent tous à trouver des solutions.
Les choses s’améliorent à petit pas. Nous espérons voir les compagnies pharmaceutiques offrir des produits de plus en plus faciles à manipuler. Bien entendu, la collaboration et l’esprit d’équipe des vétérinaires et des éleveurs est au coeur du succès de cette grande entreprise.
Nous espérons voir toutes les cliniques pouvoir se relayer. Avec la télémédecine, peu importe où vous êtes situé, et si dans votre région aucun vétérinaire ne soigne les poules, au moins, un vétérinaire pourra vous offrir une consultation et même envoyer des prescriptions à la clinique la plus proche de chez vous. Les cliniques pourront avoir en main les produits dont vous aurez besoin.
Des Poules dans ma cour
Disponible dans tous les bons libraires en ligne. https://www.leslibraires.ca
Le bonheur des poules en bonne santé
Depuis ce temps, quelques éleveurs commencent à vacciner leurs poules et j’espère que dans le futur, nous aurons de plus en plus la possibilité d’avoir toutes ces magnifiques poules de races vaccinées dans nos cours.
http://aviaquebec.ca/wp/wp-content/uploads/Maladie-de-Marek.pdf
MALADIE DE MAREK
Agent pathogène: La maladie de Marek est une maladie présente partout dans le monde. Tous les troupeaux, à l’exception de ceux maintenus dans des conditions particulièrement strictes, sont présumés infectés. Modes de transmission La maladie est très contagieuse et la période d’incubation peut durer plusieurs semaines. Le virus se développe à l’intérieur des follicules pileux des oiseaux malades : quand les plumes tombent, le virus se retrouve dans l’environnement où il peut survivre pendant des mois.
Les autres oiseaux inspirent des particules du virus présent dans la litière ou la poussière et s’infectent à leur tour. Les oiseaux infectés deviennent porteurs pour le restant de leur vie et excrètent le virus pour de longues périodes. La transmission se fait uniquement de façon horizontale et non verticale.
Photo : paralysie sciatique. poultrymatters.com Signes cliniques La maladie n’est pas toujours apparente : la sévérité des signes cliniques dépend de la virulence et de la dose de virus, de l’âge des oiseaux, de l’immunité passive et de plusieurs facteurs environnementaux. Par contre, elle peut causer une diminution de production et de croissance entraînant des pertes économiques importantes. Parmi les signes cliniques caractéristiques possibles : – Paralysie du nerf sciatique – Athérosclérose – Oiseau devient aveugle et les yeux deviennent bleus – Dépression et cachexie puis décès Procédures diagnostiques – Nécropsie : nerfs périphériques plus gros et tumeurs lymphoïdes dans différents organes (organes augmentés de volume accompagnés de nodules blancs) sans atteinte de la bourse de Fabricius (caractéristique) – PCR – Histologie/immunohistochimie Photo : nodules blanchâtres multifocaux sur le foie. Yves Robinson.
Aucun traitement n’existe pour la maladie de Marek. On veut donc prévenir l’infection, diminuer la virulence des souches et améliorer l’immunité. La vaccination est la principale méthode de contrôle. On administre le vaccin à 18 jours d’incubation, dans l’œuf au moment du transfert ou encore par voie sous-cutanée à 1 jour d’âge, au couvoir. L’immunité prend 7 à 10 jours à s’installer : il faut minimiser l’exposition jusque- là. Ensuite, c’est une immunité à vie. – Mesures de biosécurité afin de prévenir la propagation entre les troupeaux et entre les lots – Séparer les oiseaux par groupes d’âge – Éviter les élevages multi-âges – Lavage, désinfection et vide sanitaire des bâtiments – Ne pas utiliser la litière de lots précédents – Assurer une bonne ventilation et établir une pression positive à l’intérieur des bâtiments.
MALADIE DE MAREK :
- Mesures de biosécurité à privilégier.
- Effets des mesures de biosécurité et explications
- Références Éviter de mélanger les troupeaux d’âges différents
- Favoriser un élevage de poules pondeuses en cage
- Favoriser ≤ 3 oiseaux par cage L’étude démontre que les risques de maladie de Marek diminuent de 90% et la mortalité de 30% dans les troupeaux d’oiseaux du même âge comparativement aux fermes multi-âge.
Les chances de maladie de Marek augmentent de 4,3 lorsque les oiseaux sont élevés sur le sol comparativement aux oiseaux élevés en cage. Les chances de maladie de Marek augmentent de 3,7 lorsque l’on compte plus de 3 oiseaux par cage, comparativement à 1,2 ou 3 oiseaux.
Heier & Jarp. . Étude sur des troupeaux de poules pondeuses en Norvège Références : 1. Boulianne, M. and J. P. Vaillancourt (2011). Notes de cours. DMV 4133 –
Médecine des volaille 2. Heier, B. T. and J. Jarp (2000). « Risk factors for Marek’s disease and mortality in white Leghorns in Norway. » Prev Vet Med 44(3-4): 153-165 3. Kahn, C. M., S. Line, et al. (2010).
Marek’s disease. The Merck veterinary manual. Whitehouse Station, N.J., Merck & Co.: 2449